24.4.09

L'apnée d'une lettre aux mortes

Dans le Jura et ses petites montagnes, nous avions bu du Vin Jaune sur du poulet aux morilles.
C’était le restaurant, là-haut.
Je voulais voir deux femmes faire l’amour. Les toilettes de là-bas, du buisson derrière.
Dans le Jura il fait froid, et assez souvent il arrive que l’on croise des flocons de neige. Et des femmes infidèles qui mettent des jupes longues pour mieux décroiser les jambes.

« Val » , Valérie. Brune comme une moissonneuse du siècle dernier. Engoncée dans son grand manteau, elle a attendu que je lui ouvre la porte. Elle joue à la dame.
Après l’amour, elle m’a susurré. Après l’amour…
Je n’ai pas compris ce qu’elle voulait me dire.

A l’apéritif, je suis resté sobre et je n’ai bu que trois Whiskies. Puis je me suis fini au Jack Daniels en sortant fumer dehors. En passant devant les tables, les clients m’ont regardé. J’ai pensé qu’ils étaient plus bêtes que moi. Je les ai regardés d’un air suffisant. Ils n’ont pas souri. Je crois que je devais avoir l' air triste. Soupir d’un verre à moitié plein, à moitié ivre.

Je ne suis pas resté longtemps dehors, sur cette terrasse gelée. J’ai tiré une ou deux bouffées, comme si le désir semblait plus fort que le chagrin.
A l’intérieur, deux femmes m’attendaient.
Dont l’une ne m’avait jamais attendu et l’autre ne m’attendrait jamais.
Après l’amour…

Elles l’ont fait un peu devant moi mais je n’ai pas su prendre de plaisir. Quand elles sont parties, Valérie et son amie se sont enlacées en cachant leurs têtes. J’avais peur de mal faire si je les insultais.
Alors, j’ai mis mon cœur de côté et j’ai pleuré.
Et j’ai pensé qu’un jour, j’écrirais aux boules de neige et à toutes les envahisseuses de ma nuit…
Et puis parce qu'il faut bien de temps en temps justifier l'avertissement à l'entrée du blog, et puis parce que c'est une scène culte qui m'a inspiré un texte encore non terminé dans mes archives...
" Tiré " (sic!) d'un vieux porno des eighties.
Les " dialogues " sont moches et je n'ai pas su comment mettre une autre bande-son, dommage...


1 commentaire:

oli et deux pierres a dit…

J'aime bien ce texte là.

La stèle de Walter Benjamin, c'est celle de Port-Bou?