17.4.09

Mort à VENISE

La plus belle scène, la plus émouvante aussi, qu'il m'ait été donnée de voir au cinéma.
Visconti sur les sommets de l'art cinématographique...

15.4.09

I am your man

Leonard Cohen (I'm your man)

Si tu cherches un amant

je ferai ce que tu demanderas

Si tu veux un autre genre d'amour

je porterai un masque pour toi

Si tu veux un associé prends ma main, ou

Si tu veux me frapper

parce que tu es en colère

me voici

je suis ton homme



Si tu veux un boxeur

je monterai sur le ring pour toi

Si tu veux un médecin

j'ausculterai chaque pouce de toi

Si tu veux un chauffeur

tu n'as qu'à entrer ou

si tu veux me monter pour une promenade

tu sais que tu le peux

je suis ton homme



La lune est trop claire

les chaînes trop serrées

la bête ne s'endormira pas

j’ai passé en revue toutes les promesses

que j'ai faites et n'ai pu tenir



Mais un homme ne retrouve pas une femme

en la suppliant à genoux

sinon je ramperais vers toi, petite,

et je tomberais à tes pieds

je hurlerais vers ta beauté

comme un chien en rut

et je te grifferais le coeur

je déchirerais tes draps

et je te dirais, je t'en prie

je suis ton homme



Si tu veux dormir un instant sur la route

je prendrai le volant

Si tu veux arpenter seule la rue

je disparaîtrai de ta vue

Si tu veux un père pour ton enfant

ou si tu veux marcher

avec moi un instant

sur le sable

je suis ton homme.

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14.4.09

SATIE




Débauché et ascète, alcoolique et cynique, dandy excentrique hors du temps, un vrai génie injustement réduit à l'étriqué, au futile.

Il m'est souvent, très souvent arrivé d'écrire en écoutant Satie. Un envoûtement, une harmonie entre mon écriture et sa musique.

EriK, sans K ou avec, peu importe.

"Je m'appelle EriK Satie commetoutlemonde "

"On m'avait dit quand tu auras cinquante ans tu verras, j'ai cinquante ans et je n'ai rien vu"

Pour ça et tout le reste, vos "préludes flasques" et vos "embryons désséchés", merci Monsieur Satie.

13.4.09

EUT-BUT EST-CE QUE ...


Le médecin m’avait dit que la rechute pour l’entourage était souvent fatal.
Entends, Lol, ta poésie couler dans la source.

« Mer, prise, reprises de sauts, de soubresauts, divague.»

Tout l’été, le soleil avait évacué tes rides d’abandon, de litres en livres, tant de kilogrammes perdus, l’ombre de la dégénérative ne sentait plus le brûlé.

«  Quand Léda s’enlaidit, elle ne ressemble plus à une Lady… »

Les verres rêvés sont des songes auxquels il ne faut plus toucher.
Vassal dansant, j’ai bonne mémoire qu’il m’arrivait de me noyer dans l’œil de Gœthe , capitaine des FIOTTES.


Les naufrages sont des lamentations de la courante. La descente du moi, sur un radeau. Clown du Kon-Tiki . De la lune jusqu’à la mer en échappées kilométriques, un dimanche de septembre. Et les nuits blanches de mon cul, pas loin.
A quelques hectolitres d’ici…

Le discours de fin prit alors le large en ajoutant :

«  Si tu sens que la marée monte, retire toi ! » 

Avant que ne battent les noirs nuages qui montent en neige le requiem des chrysanthèmes…
Avant que les chats de gouttière ne tombent définitivement…
Avant les virgules, les points, les mots orphelins cachés dans les tiroirs de l’inconnu…
Avant les six cent « Fallût t-il ? », les fallacieux prétextes, avant…
En vérité, avant la rechute des neiges.



"On a cru un temps en cette dernière image imprimée sur l'oeil ou la rétine d’un cadavre et susceptible d’être reproduite par la photographie.

La croyance populaire voulait qu’un meurtre, de part sa violence et son caractère instantané, avait le pouvoir d'impressionner la rétine du mort comme un film sensible.

On s’imagina qu’il était possible d’extraire, de l’œil de n’importe quelle victime, quelque chose comme un tableau du crime ou, mieux, un portrait du criminel. Le fantasme de l’optogramme fut donc celui de l’enregistrement direct du meurtre par le corps sur lequel il est perpétré.

 

Ce sujet passionna un certain nombre de médecins dont le docteur Vernois qui présenta ses recherches dans un article de la Revue photographique des hôpitaux de Paris titré Étude photographique sur la rétine des sujets assassinés (1870). Il y rapportait notamment la méthode préconisée par le docteur Bourion. Il s’agissait de photographier le globe oculaire dégagé de son orbite et débarrassé de son cristallin afin de pouvoir interpréter, à la manière d'un devin, les preuves tangibles du crime. Cette méthode avait été utilisée par Bourion lui-même pour obtenir un cliché pris sur la rétine d’une femme assassinée en 1868. Selon ses interprétations, on pouvait y voir le moment où l’assassin, après avoir frappé la mère, tue l’enfant, et le chien de la maison qui se précipite vers la malheureuse petite victime.

Sans parler ouvertement de charlatanisme, le docteur Vernois se déclarait, dans son article, peu favorable aux opinions émises par Bourion."
http://in-cauda-venenum.skynetblogs.be/post/2593676/le-fantasme-de-loptogramme

Mexique aux pâtes


«  Citez cinq lignes de n’importe quel écrivain et vous le ferez pendre. » 

C’est de Camus, je crois.

Psychopathia sexualis

[[ CHAPITRE V ]] 

LA VIE SEXUELLE MORBIDE DEVANT LES TRIBUNAUX

Dangers des délits sexuels pour le salut public. – Augmentation du nombre de ces délits. – Causes probables. – Recherches cliniques. – Les juristes en tiennent peu de compte. – Points d'appui pour le jugement de délits sexuels. – Conditions de l'irresponsabilité. – Indications pour comprendre la signification psycho-pathologique de délits sexuels. – Les délits sexuels. – Exhibitionnistes. – Frotteurs. – Souilleurs de statues. – Viol ; assassinat par volupté. – Coups et blessures, dégâts, mauvais traitements sur des animaux par sadisme. – Masochisme et servitude sexuelle. – Coups et blessures, vol par fétichisme. – Débauche avec des enfants au dessous de quatorze ans. – Prostitution. – Débauche contre nature. – Souillure d'animaux. – Débauche avec des personnes du même sexe. – Pédérastie. – La pédérastie examinée au point de vue de l'inversion sexuelle. – Différence entre la pédérastie morbide et non morbide. – Appréciation judiciaire de l'inversion sexuelle congénitale et de l'inversion acquise. – Mémoire d'un uraniste. – Raisons pour mettre hors des poursuites judiciaires les faits d'amour homosexuel. – Origine de ce vice. – Vie sociale des pédérastes. – Un bal de misogynes à Berlin. – Forme de l'instinct sexuel dans les diverses catégories de l'inversion sexuelle. – Paedicatio mulierum. – L'amour lesbien. Nécrophilie. – Inceste. – Actes immoraux avec des pupilles...&...&... 




12.4.09

FELA

Les marchés de Kouroussa, Kankan et de Siguiri.

A Conakry, les racines m’apparaissent presque îles, flânerie, ors, cueillette de sentiments et visages d‘airain; la tôle ondulée couvre les cabanons.
Une vieille femme à moitié nue, jette un de ses derniers regards sur des pneus.
L’odeur s’entasse.
La nuit sera une longue servitude. Les torses en sueur, je cherche à pénétrer cette civilisation avec mon intérieur, mon cosy-corner, mon parti perdu…
L’Afrique, dans sa longue robe de cotonnade, et moi alangui, nonchalant, entre offrande et fétichisme.

Puis LAGOS, l’immense dépotoir, visqueuse. Venise black. 
« Les moins-possibles », dit man.
Ce continent noir voudrait m’offrir un rapport non protégé entre sa superbe poitrine au milieu des immondices et de la vase.
Là haut, au sommet des buildings, on parle chinois, IBM, krach, hedge-funds. 

Au diable l’Afrique ! 

– Toi, pas parler petit nègre !

– Moi, pas parler.

« le fils de l’oiseau doit creuser la terre,
S’il ne la creuse, 
Il est perdu ! » 


Stevie Wonder à la recherche des pieds du réveil

Les grands moments du téléphone rose: ou Stevie Wonder à la recherche des pieds du réveil.


- Allô ?

- T’es qui ?

- J’chuis moi.

- Mais encore ?

Une heure du mat et les aiguilles tournent. Elles s’enfoncent. Envie d’aller gerber mais pas le temps.
Le téléphone pleure, il va pleuvoir. Sale temps.
J’ai que demain.

- Dis-moi qui tu es !

- C’est ça, et je te dirai ce que j’en pense.

J’allume une tige. Le haut-parleur à fond mais j’entends rien. Je commence à m’astiquer. Ca va venir ou pas ?

« Elle » me parle de mon accent corse tandis que je me déplace en direction des cabinets.
Me demande si je suis habillé. Non, je suis à poil et c’est la vérité.
Il fait nuit, noir c’est noir, l’équivalence nous sert des banalités.

- Et ta chatte, est-ce que tu pourrais m’en parler, me la décrire plus précisément ?

Une gorgée ou deux et c’est reparti direction les cabinets.

- Ben oui, ta chatte, pas celle de la voisine , conasse !

Il faisait noir mais tout à coup le temps s’éclaircit. De gros éléphants roses me grimpent sur le ventre.
Eurêka, j’ai trouvé !

La conversation se poursuit. Flic-flac, flic-flac, toujours rien qui vient et c’est pas faute d’essayer.

- Tu voudrais que je te dise des gros mots ? T’es un vrai homme, n’est-ce pas ?

- Moi oui. Il n’y a aucune ambiguïté. Mais toi, j’en suis pas sûr.

Je savais que ça rendait sourd mais à ce point... Si près du but je ne veux rien lâcher.
Un moment d’inattention plus tard je remets le couvert.

- Et tes seins, sont comment tes seins ?

- …

Allez, une dernière dans le gosier. Je raccroche.

Foutu pour foutu, je me mets dans le vieux magnétoscope un Dorcel de la grande époque.

Namibie 1902


Les poésies sont enfermées dans le creux tandis que volent les oiseaux du paysage,
Le silence taraude.
Jamais la description des sous-vêtements de Mallory ne m’a rendu aussi fou. Nous en parlons, 
La fille de Charles Baudelaire: des mois et des mois dans l‘arène.
Est-ce que je suis son poème ?

Les arbres de la savane font des bruits de feuilles mortes écrasant de chaleur nos casques coloniaux.

Je crie.
J’inventerai tes lèvres pour les manger.

Mallory, malgré l’horreur ici s’étendit (on compare le noir à une blessure ); elle virevolte dans les herbes.
Je lui ai dit, mais le sait-elle vraiment, que je n’aime pas les négresses blondes,
Sans vagin .
Va avec; je suis inhumain , sans conjugaisons. 
Une lettre morte.
Rapace à faible altitude, excipient de la terre.

Je me tue à lui dire que je l’aime.
Et pourtant l’alcool a un goût d’oxygène. Alors, je le bois.

Bientôt, je la quitterai sur un verre, un trop dernier poème. 
Car je fais partie du peuple des Suds de la Namibie. 
Le peuple des nus qui penche ses pieds en regardant sa tête.
Le peuple des courants d’air.

Et je suis son prince. Son roi.
Le Naobab.
Je m’appelle Scott et j’ai soixante mille ans. 
Je suis l’arbre 
Qui agrandit le ciel.

Le whisky refroidit toujours au soleil. 
Comme les bananes.
Mes exceptions et les règles du monde ici-bas.
Le fantôme s’endort sous forme d’une épine ventrale- frère-graffiti- ; de minces rayons de cuivre boursouflent la dune.
Les ignées au masque Bantou me caressent la mémoire,
Prélude de l’ivresse à une solitude noire.


Solis et artis opus.

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