26.4.08

Le paradis mou

L'horizon délavé des montagnes
S'offre à la moiteur dense
Aux contingences qui donnent une raison d'être

Qu'une vague vienne
Qu'une larme vienne
Qu'elle chasse l'autre
Que la montagne m'ensevelisse
Que je sois beau
Que je sois mort

Sur l'autel immolé
Dieu-femme lèvres cernées rouges
Rien n'épuisera mon orgueil

Option de rêve pour une mort usuelle

La Rose Noire

Ce qu’il me reste de vertu.
D’indignation feinte, de regrets aussi.



Voici venu le temps des roses noires, des coups de pied au cul.

- T’as remarqué mec ? Les prénoms de mes intervenantes se finissent toujours en A. So happy, je roule vers 46. Oublie-moi ma petite Natacha. Oublie mes mains et mon sourire.

- Est-ce vrai Lol, que tu écris toujours en te masturbant ?

Parfois oui, parfois non, et le tout sur fond musical. Avec des phrases courtes, répétitives, comme des assauts répétés, des chimères à déchirer.

Je sais, j’écris comme un livre vide….qui se trouve à la cave.

Natacha est noire. Pas autant que mon sang mais autant que mes textes.

Attache-moi baby, attache mes mains et mes mots !

Je remplis les cendriers et je vide les verres.

A part le fait (signifié=signifiant) de n’avoir pas pu pécho toutes les petites mongoliennes à foune de la terre, on mettra cela sur le compte d’une pusillanimité extrême, j’ai rencontré par le biais de la fiction, des sirènes filiformes, au nombril brûlant, qui m’auront caressé par devant et par derrière.

- Chou ?

- Oui, Natacha ?

- Je crois, chou, que tu rends tout le monde malheureux.

- Possible, mais suis-je le seul responsable ?

Bénis soient les croyants . J’ai longtemps cru que je pouvais exister en tant que moi-même, que je pouvais nourrir l’ambition de me regarder tel que j’étais.

Par la force manifeste d’une sourde conjonction d’éléments perturbants, le miroir est devenu fratricide.

- Chou, pourquoi es-tu à ce point si séditieux, si pervers ? A un point qu’il me semble que tu n’as jamais envisagé autre conversation que celle que tu entretiens fréquemment avec toi-même.

- Ma foi, je ne sais pas, petite black chérie. Tout ce que je peux te dire, c’est le seuil fixé par mon intuition : Lol47, c’est une abréviation pour The End. Ce jour-là, il ne te restera qu’a faire un compte-rendu aux papes de la psychanalyse.

L’éternel est un processus à la con.

Oui, tu m’entends, un processus à la con !

Niveau catégorie O.

Et quand les larmes ne viennent plus, il est presque temps de déclencher le signal d’alarme.

L’aiguille transperce mes yeux quand elle tourne.

J’essaie de la faire tourner à l’envers tout en sachant qu’il n’existe aucune solution existentielle au chemin que j’ai choisi.

Mourir c’est con.

C’est surtout très con de mourir sans avoir vécu. C'est vulgaire.

Je te demande une seule faveur.

D’étendre mon cadavre sur un lit parsemé de roses noires.

- Tu étais qui Lol ?

- J’étais la Rose Noire.

[...]

Le démonde de Lol, tête à sarcasmes, poésie dyslexicale, remugle qui s'aveugle, se projette en victime, XXIeme siècle-défloraison de la feuille blanche-