30.4.08

Port la Nouvelle


Dans un Piano-Bar, à Port la nouvelle, j’ai creusé un trou.

On m’a dit que je…
On m’a dit que tu…

On m’a dit que tu pleurais et que je ne t’entendais pas pleurer…

On m’a dit…
On m’a dit des choses que je ne voulais pas entendre…
On m’a dit que tu pleurais seule, dans ce grand lit…

J’ai demandé au serveur, du papier, un crayon et un grand trou.

Il m’a dit que ma tête allait exploser comme un mauvais solo de batterie…
Il m’a dit qu’on allait m’enfermer chez les fous…

Dans un Piano-Bar, à Port la nouvelle, je m’écoute mourir seul ce soir.

Je jette des cailloux pour faire mourir le vent.

Je suis un locataire.
Un minuscule grain de poussière dans l’univers.

Tu pleures. Je suis vide.
Vide de toi.
Un égoiste qui creuse son trou.

Je suis ivre.
Le livre de Moi.
Tu pleures.
Je creuse mon trou.

Je suis sorti du Piano-Bar.
Je pense à toi.
Sur l’oreiller de mes mensonges, je voudrais sécher tes larmes…
Mais les chiens crevés qu’on ramasse sur le bord des routes n’ont pas d’âme.
Je m’assois près de l’embarcadère.
Comme un vieux pêcheur qui attend le dernier départ.

J’attends un signal.
Lorsque le jour se lève.
La fumée des nuages.
Le sentier des Cathares.

L’aube et le ciel.

Dans ma tête, le jazz résonne.
Boire un dernier verre de vin, allumer un cigare, me cogner la tête entre tes reins, sentir ton parfum.
Embrasser ton rire à pleine bouche.

Mais tu pleures et je suis vide.
Je suis polisson et pornographique.
Je suis un vieux canasson alcoolique.

Un chien mort qu’on ramasse sur le bord des routes.

Tu pleures.
Je vide.

Nous mourons sur le bord de la route.
Nous mourons comme deux chiens tristes.

Tu pleures.
Je suis impudique.

Tu pleures.
Je ne trouve pas la route.

Je fais des confidences obscènes au soleil.
Le soleil, c’est le « Chemin Des Dames ».
Il brille dans mes yeux comme une odeur de charnier.
Me sauver de la foule.
De la haine.
Contretemps au tout.

J’erre, je suis un trou rouge, gorgé de sang.

J’erre, vide.
Tu pleures.

Saison des Enfers, je marche en paix vers une mort certaine.
Je lis Rimbaud tandis que les obus crachent des balles de revolver.

Je pense à toi , mon Amour.
Je pense aux hommes qui ne veulent pas faire la guerre.
Je pense à 1914.
Je pense à ce grand lit vide.
Je pense au printemps.
Je pense aux fleurs.
Je pense au désert.
Je pense à la lueur de la nuit.
Je pense à la neige qui recouvre les toits.
Je pense au monde qui m’entoure.

Je pense et tu pleures.
Je ne dors pas.

Je suis un trou rouge.

Je t’embrasse , mon amour.

A Port la nouvelle, Dieu nous regarde.
L’amour en laissant mourir l’amour de chagrin.
Fais-moi l’amour et laissons voler les étoiles.


Port la nouvelle, Mars 2008.

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4 commentaires:

Anonyme a dit…

"je jette des cailloux pour faire mourir le vent"

j'aime ton texte,le lien aussi...

(pour les liens essaye de copier coller le lien exportable ce qui permettra de l'avoir direct sur écran et de pouvoir lire tout en écoutant)

bisous 47 et merci pour ces émotions

Lol47 a dit…

merci à toi de passer par ici.

bises. Lol.

Cend' a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Cend' a dit…

Je ne me rapelle pas l'avoir déjà lu, sinon je suis folle, folle de ne me souvenir de ce chef d'oeuvre, c'est beau olivier, tu comprends ?
C'est pour moi un de tes meilleurs textes, et de loin ...