28.4.08

Le jeu des quilles musicales


Je vais baisser la lumière car la lumière de mon jour te fait peur.
Toutefois, et le sais-tu, veux-tu bien le comprendre, seule notre lumière compte.
Derrière la porte, des yeux scrutent et je me fiche de savoir si ce sont les yeux de dieu ou du diable qui nous regardent.
Le jeu des quilles musicales que nous pratiquons dans la cour de nos miracles.
Et sans invitation pour personne.
Tu vas chercher la quille, tu me la ramènes.
Je ne sais si les chants désespérés sont les plus beaux mais le nôtre est le plus beau car il est notre propriété unique. Défense d’entrer.
Ne la touchez pas !
Je lance une autre quille, tu l’enveloppe délicatement dans ta bouche, et tu me la ramènes.
Mon regarde s’enflamme quand je vois se tortiller tes fesses comme aux plus beaux jours.
Le galbe de tes courbes est magnifique.
Je crois que tu pourrais rendre jalouse certaines jeunes filles de vingt ans.
Non, ce n’est plus un mensonge dans ma bouche. C’est une vérité crue qui me noie parfois les yeux de larmes quand tu ne me parles plus.
Quand tu parles aux murs qui ne te répondent pas.
Dans l’espoir que je scie les barreaux de ma prison.
Cette prison où je semble me complaire.
Tout verre est bon à boire, alors je le bois.
Et pendant ce temps, tes lèvres se mouillent de larmes.
J’ai la tête comme une balle de tennis qui heurte le filet.
Match perdu. A joué sans combattre. A pesté contre l’arbitre. A insulté son adversaire.
Ne veut plus répondre aux interviews.
Carrière brisée. Ne rejouera pas. Sa seule et fidèle supportrice ne le suivra plus.
Elle regarde les posters de son idole.
Elle n’a plus de larmes.
Une vocifération lui déchire le cœur.
Lui, il fait l’amour désormais à des oiseaux qui ont perdu leurs ailes.
Le Moi Je est un homme mort.
Le jeu des quilles musicales était un jeu sans destin. Une bravade du temps qui passe.
Alors, tu sais mon amour, je n’aimerais pas faire partie des belles âmes qui parlent du cœur comme d’autres parlent du nez, comme le disait Georges Bernanos.
Je ne n’aimerais pas l ‘entendre de ta bouche.
Sois belle.
Aime-moi.
Aime mon âme et ses trous noirs.
Ses pertes de vitesse.
Le cheminement de ce frisson qui nous parcourt le corps.


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