29.3.09

Me protège l'unisson

Un petit coup d’épistolaire. Je trouve cette phrase aussi bonne que le jour où je me suis immaculé mari-malheur

– A voix haute, s’il te plaît !

Les pieds à ses poings liés, elle est assise nue sur le canapé. Je lui ai demandé de me lire des phrases du livre.
Je lui avais demandé qu’elle soit absolument nue et que ce soit absolument elle qui les lisent.
Je voudrais un goût de violette à ses bottes.
Mais elle est jalouse de Laura Davies. C’est normal et satisfaisant. Est-ce que c’est elle, une autre ?
Est-ce que l’autre sait si c’est elle ou une autre ?
Personne ne songe à comparer la beauté avec la beauté.
Sauf l’azur de mes mois passagers.

Le temps chasse nos digressions.

– Lis à voix haute.

Elle est incarcérée.
Est devenue mon animal parce qu’elle a senti ma nuit lui passer tout le long de son corps.

Son pléonasme gèle mes yeux. C’est une des autres mais je sais laquelle, et je l’aime vraiment.

« Dans mes rêves, une brume s’étrangle dans l’herbe.
Je ne ferai plus jamais l’amour à des femmes enceintes de mes pas.
J’agenouille mon horreur entre les bras du fleuve. »

Sa voix me gifle. Tous les bonheurs sont assassins. Son dos est penché.
Reine des peintures, un jour vous le saurez vraiment.
Tous les poèmes sont écrits pour dire je t’aime.

Et si je dois être ce temps d’analyse, ce tout, ce moi, ce rien, l’apostrophe du demi-matin, aube en sursis, si je devais être et si je ne suis rien, je deviendrais toi pour être l’autre et tu deviendrais moi pour n’être rien.

Le cloître a des formes humaines. Nul n’est un lieu pour statufier personne. Quant à rire de ma parole, c’est une apparence blessée , le non-lieu qui inanime, un objet qui renvoie.

Le pouvoir de toute ma musique est d’être dans la destination.
De fixer une création.
De n’importe quel ordre.
Qu’elle s’oppose sur une scène à la magie ou qu’elle écarquille le silence, qu’elle fasse don hors des mots le langage désarticulé.

Chaos, pantomime.
Il n’y a que ce qui change qui n’est pas d’époque. L’amour reste le même.
Et le soleil continue de briller sur l’ombre.

Me mettre d’accord avec la matière est un imprévu qui m’attache depuis le temps vécu.
Je suis le fiancé de la mort. Son danger, son double, le lien qui détache, redouble.

Corps-rétine.
Partir, enfuir la pensée.
Me protègent les racines de l’hiver en déraison.
Me protègent l’amour et les liens véritables.
Me protège l’unisson.

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