31.3.09

Etienne, Etienne

La salope
Juste après une pipe d’enfer elle m’a craché un bébé bleu sur la carpette Ikea
« T’es mimi, tu sais » m’a-t-elle fait en dandinant vers la salle de bains
Ida.

« Dis, Bébé Bleu : comment devient-on père sans avoir tué le sien ? »
Bé’ Bleu se faufila sous le lit et disparut

- Des omelettes, chéri ?
- Un café, fort, très fort
- D’acc’
Et elle m’a embrassé sur le bout du nez
Et une larme a coulé sur ma joue
Ida dit que je suis beau quand je pleure, « tu es beau quand tu pleures »,
Qu’elle aime mes oreilles, « j’aime tes oreilles », et ma façon de tourner la tête de ¾ gauche quand je regarde par la fenêtre
« Tu es merveilleuse Ida, merveilleuse »
Ida a une manière bien à elle de tourner la tête de ¾ droite quand je l’aime par derrière

« Mets tes bas Ida
Ida a mis son haut
« Attache tes cheveux Ida »
Ida a mis un jeans

« J't’aime, Ida, mais je suis fragile
Fragile comme un bas Ida
La peur Ida
Le temps Ida
La même porte Ida
Les mêmes omelettes Ida
Le même moi Ida"

Ida a versé le café
sans ciller, comme un dieu


ETIENNE DAMIEN


« Je ne connais plus aucun personnage capable
de peupler un poème quel qu’il soit
je ne suis l’affinité que de mon œil »

Quel magnifique geste phallique !

Le savoir a été trahi.
Alors, je me réfugie dans le peuple des pliés, des occurrences.
Rêveur de lampions dans l’exacte décimale.

Le suicide affectif de Mr PO-GO.
Tout de go, je. Ce qu’il désire, pipes, yeux verts comme une femme-enfant.

Les gouttes par pintes. Et les strophes lointaines des grands poissons japonais.
Ses regards fascinent.
Elle aux toilettes. Rivière à bride abattue.

On écrit parce que le soleil luxe la nuit.
On écrit, en sueur, les jours qui suivent, des livres.
Le ciel nous cogne la tête et les pieds. On écrit.

On écrit, le cœur léger que l’on accroche au mur, le cœur léger que l’on punaise.
On écrit nu-pieds, dansant pas du cheval, tango.

On écrit sur l’infernale vie, sur l’illusion froide.
Avec les filles, fleurs de Fréhel, et fleurs du sable, au long ânonnement des faiblesses consenties sur l’échine molle, on écrit.

On écrit sans impressions, pour s’endormir.
On écrit, on dégringole sur les tuiles.
On chavire, on écrit.

On se souhaite bonne nuit, on écrit.
On lutte contre le ventriloque.
Ozone, chronos .
On écrit en se disant si elle me lit, elle aura les yeux rouges. Au lit.
Vénal, on écrit raté.
On écrit derrière le rideau, en avançant le cou.
On écrit , on s’emporte à tout jamais dans une noblesse hautaine.
On écrit, les sens à nu.
On écrit le difficile, sa famine, sa peur, ses courages, l’autre loi qui nous a vus naître.
Le goût des effluves en fil conducteur.
Puis les parties perdues sur l’oreiller, les commotions, Byzance, l’étrangeté.
Césures que l’on déprave.

Les pédés rats.
Pédés, rats du voisinage.
Matent la fleur de mon anus à l’amour.
Je suis le cauchemar de la rose.
Avant que d’avoir fini de t’expliquer, je tombe.
Je tombe mon mégot, mon anatomie biblique, prête à tirer.
She’s an aspirateur au téléchargement gratuit. Elle me dit tu. Je l’appelle Elle.

Je ne cherche pas midi à quatorze heures…
Je ne recherche rien, je cherche...
En Coranie, j’écris.

( Préface de la lutte dans le pavillon aux asthmes )


Sidi chichi ahwah ahwah!!! sidi chichi ahwah !!! Sidi chichi ahwah !!! Sidi chichi ahwah !!! Sidi chichi ahwah !!! Sidi chichi ahwah !!! Sidi chichi ahwah!!! Sidi chichi ahwah !!! Sidi chichi ahwah !!! Sidi chichi ahwah…!!!

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3 commentaires:

zazou a dit…

Ah comme j'ai aimé Ida, le lire et le dire ..
Et comme c'est bon de le relire encore ici !
Plaie aux nazes, tôt au logis, c'est comme on veut, du moment qu'on écrit ..
Bise amicale

Lol47 a dit…

J'ai repris contact avec Etienne sur facebook. Dommage que je ne puisse mettre ta voix sous le texte ...marche plus apparemment.
Kiss.
Lol est en reconstruction, tu te doutes, hein ?
A bientôt ma plus belle voix !

Etienne a dit…

Merci, Olivier, t'as pas idée combien ça me touche tout cela... Trop-plein de générosité pour moi : la photo, le texte- que tu es allé chercher et une "envolée" lolienne que j'aimerais tant écrire un jour... qu'aurais-je pu demander de plus? Un jour je finirais peut-être par croire que je suis autre chose qu'un bouffon!
Et zazou, salut de chez moi, merci encore et toujours pour avoir dit ce texte avec ta si jolie voix... Je ne sais pas quoi dire, vraiment, j'aurais préféré vous faire rire plutôt... Une belle rencontre dans ce lieu, du coup, c'est rare les belles rencontres mémorables, hein? Toute notre vie tourne autour de ça : faire une belle rencontre qui suspendrait cette satanée de saloperie de temps... "Just a perfect day" de Reed que ma rencontre avec des gens comme vous... "you made me forget myself"... merci... etienne